Test My Time at Sandrock - Que vaut la suite du sympathique jeu de 2019 ? (2024)

Les sorties se suivent, et certaines se ressemblent. My Time at Sandrock, suite du sympathique My Time at Portia, est ce que l’on peut appeler une simulation de vie. Quoique, depuis quelques années, on parle plutôt de Wholesome Games. Des jeux bienveillants, si l’on traduit littéralement, aux concepts doux, souvent routiniers. Or, des expériences du genre, on en a déjà mangées un paquet cette année, et c’est encore plus vrai sur les trois derniers mois, avec le dispensable Rune Factory 3 Special, le très convenable Fae Farm ou encore le surprenant Paleo Pines. La liste est longue, et le titre qui nous intéresse aujourd’hui a fort à faire pour se démarquer. Heureusem*nt pour lui, sa sortie était plutôt attendue.

Non seulement parce que My Time at Portia aura su marquer les esprits durablement, avec son univers coloré et ses mécaniques un brin différentes de ce à quoi le genre nous avait habitués, mais aussi parce qu’il embarquait un contenu absolument colossal, se renouvelant savamment au fil des heures. Cette suite aura pris son temps, mais elle avait beaucoup à prouver pour succéder dignement à l’original. Pari réussi ? C’est ce que nous allons tâcher de voir au travers de ces quelques lignes. À noter qu’il n’est absolument pas obligatoire d’avoir joué au précédent épisode pour se lancer dans My Time at Sandrock. Mais aussi que cette suite est vendue pour environ 35 euros sur consoles, Switch incluse, et sur PC via Steam.

Conditions de test: Nous avons accordé environ 25h à My Time at Sandrock dans sa version Nintendo Switch, ce qui fut suffisant pour faire un tour de son contenu et entrevoir les aboutissants de sa formule ou de son scénario, mais pas pour boucler son aventure. En parallèle, un second rédacteur a reçu un code PC, dans l’optique de comparer les versions. Ce test est garanti sans spoiler.

Sommaire

Le lendemain de l’orage

Test My Time at Sandrock - Que vaut la suite du sympathique jeu de 2019 ? (1)

Dans le premier épisode, vous récupériez un vieil atelier, et étiez sommés de donner un coup de main au village de Portia, à grand coup de craft d’outils utiles et de récupération de ressources. Le tout s’agrémentait de combats façon Action-RPG, de la découverte de donjons, d’interactions avec les habitants, et même d’élevage d’animaux. Bref, le titre de Pathea Games, studio chinois que l’on ne connaît que pour cette récente franchise, aurait presque pu être confondu avec un Rune Factory 5, s’il n’avait pas complètement délaissé la culture de fruits et légumes. Un choix qui avait du sens, puisque l’expérience était déjà bien assez costaude et routinière comme cela! Nul besoin d’y ajouter une mécanique aussi chronophage.

Mauvaise nouvelle pour certains, bonne pour d’autres: My Time at Sandrock reprend trait pour trait la même recette, et la transpose simplement en plein désert, dans un nouveau village. Un changement de cadre qui, là encore, risque de diviser, puisque celui-ci se révèle assurément moins charmant que le verdoyant Portia. Mais cela permet d’amener de nouveaux enjeux, traduits principalement, du moins en premier lieu, par une difficulté à mettre la main sur de l’eau. Ressource essentielle au fonctionnement de vos différents outils, mais pas seulement. En dehors de ce détail, ceux qui ont connu le titre de 2019 ne seront pas dépaysés par leurs premiers pas dans cette nouvelle aventure, ni par les suivants, du reste…

À ceci près que l’on ressent beaucoup plus l’aspect post apocalyptique de l’univers dans My Time at Sandrock, qui dissémine beaucoup plus d’indices dans ses décors. Le manque de charme initial trouve donc plus de sens, même s’il demeure difficile à justifier dans les faits. Parce que oui, c’est peut-être difficile à imaginer au premier regard, avec son aspect coloré et ses personnages tout mignons, mais le titre prend place longtemps après une catastrophe, qui aura contraint les humains à repartir de zéro. Ce qui explique que les technologies auxquelles vous avez accès soient aussi rudimentaires, ou encore que la première grosse engeance que vous rencontriez, en dehors du village, se compose de monstrueux bandits anthropomorphes.

Le miel et le vinaigre

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D’une certaine manière, on pourrait conclure le test sur ce constat précis: si vous avez aimé My Time at Portia, alors vous allez apprécier My Time at Sandrock, puisque vous y retrouverez les mêmes qualités. À l’inverse, si vous n’avez pas accroché au premier volet, alors ce n’est pas cette suite qui vous rabibochera avec la franchise, puisqu’on y trouve exactement les mêmes défauts. À commencer par une technique qui, au lancement, est assez catastrophique. Sur PC, le jeu connaît de régulières chutes de framerate, ça saccade souvent, et on constate tout un tas de petit* problèmes de finition ou d’optimisation, comme du clipping ou de l’aliasing. Bref, ce n’est pas très propre, et il va sans dire que la version Switch est encore bien pire.

Comme chez un Paleo Pines ou un Rune Factory 5, libre à chacun de déterminer où se situe son degré d’acceptation à ce niveau. Certains seront capables de supporter le framerate infernal, les retards d’affichage ou tous les problèmes techniques de la version Switch, quand d’autres seront rapidement agacés, même par l’édition PC qui est nettement supérieure. Une chose est sûre cependant, il est compliqué de recommander la mouture portable de Nintendo, même aux plus patients. D’autant qu’il y a tout à parier pour que la version PC soit la première à connaître des mises à jour correctives… alors que la Switch risque fort de ne jamais avoir droit à un jeu stable et véritablement agréable à jouer. En témoigne l’état encore nettement perfectible du premier volet sur le support.

Alors bien sûr, on utilise des termes forts, ce qui peut facilement dérouter. Mais il faut parfois savoir sanctionner, et en l’occurrence, difficile de trouver assez d’indulgence pour pardonner à My Time at Sandrock toutes ses errances. On a l’impression que le développeur n’a absolument pas tenu compte de tous les retours négatifs qui ont pu lui parvenir après la sortie du premier volet. Un sentiment nettement renforcé par tout un tas d’autres constats sur la partie gameplay, qui n’est pas en reste. D’une manière générale, comme dit plus haut, on retrouve les mêmes défauts que chez My Time at Portia. Or, difficile de ne pas y voir de la mauvaise volonté, même si tout n’est évidemment pas à jeter dans cette nouvelle aventure.

Mauvais ordre

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Prenez le système de craft, par exemple. S’il a un brin évolué, il demeure toutefois très brouillon, particulièrement lorsqu’il s’agit de confectionner de grosses structures. On se perd rapidement. Ce qui n’a pas été aidé, au cours de notre partie sur Switch, par l’absence de détails sur les objets, dans l’inventaire ou sur une table de craft. Sans leur appellation, et en se contentant de leur aspect visuel, on ne s’y retrouve tout simplement pas. Alors d’accord, ce problème sera vite réglé : il ne s’agit que d’un bug empêchant l’affichage normal du détail de chaque objet. Mais comprenez bien que tout est comme cela, qu’aucune strate du jeu ne semble avoir été épargnée. Et surtout pas les combats qui, malgré une petite évolution, se révèlent toujours aussi brouillons, répétitifs et fastidieux. Un comble pour un jeu qui mise autant sur l’exploration de son monde, menant à des affrontements réguliers.

Il reste heureusem*nt du positif à tirer du jeu. À commencer par son contenu, toujours aussi colossal. On sent qu’il y en a pour un long moment avant d’en avoir fait un tour exhaustif. Ce qui tombe plutôt bien, puisque les activités proposées sont toujours aussi variées, et les personnages avec qui se lier d’amitié sont fort nombreux. Bref, si l’on adhère à la recette qui, pour notre bien, se révèle très dirigiste dans un premier temps, on ne s’ennuie pas sur My Time at Sandrock. On apprend vite à apprécier les différents protagonistes de ce lieu particulier, les plus importants ayant même droit à leur doubleur attitré (en anglais), pour un résultat relativement convainquant. D’autant plus que, niveau écriture, il n’y a rien à redire : l’humour est omniprésent et fonctionne plutôt bien dans l’ensemble. Quant à l’histoire, si elle ne surprend jamais vraiment, elle a le mérite de tenir un minimum le joueur en haleine, pas besoin de plus.

Et puis le simple fait de flâner dans cet univers orangé aura de quoi apaiser, grâce à une bande-son douce et agréable se mariant à merveille avec le train-train qui se met rapidement en place, et n’épargne aucun joueur. On aurait apprécié que cet opus force un peu moins sur la récupération de ressources qui, en premier lieu, est assez fastidieuse. Mais qu’à cela ne tienne, ralentir un peu la progression n’était pas nécessairement une mauvaise idée. On ne s’attendait, de toute façon, pas à un rythme soutenu dans une expérience pareille. D’ailleurs, ne vous attendez pas à boucler l’aventure plus vite que les autres : le temps est une ressource précieuse dans My Time at Sandrock, et rien ne vous permet d’y couper.

Enfin, toute la partie plus orientée RPG fonctionne encore à merveille. La progression de notre personnage est palpable et plaisante à constater ainsi qu’à mettre en œuvre. Et il en va de même pour notre atelier, pour lequel on construit au fur et à mesure de plus en plus d’outils fort utiles, ou même pour le village, qui connaît quelques évolutions sympathiques. Bref, si l’on parvient à s’immerger dans ce monde à la technique hasardeuse, on est durablement récompensé, ne serait-ce que par tout ce que le jeu offre comme possibilités de création. Même si, il est vrai, on aurait aimé une interface moins lourde, des menus plus ergonomiques, et de manière générale des mécaniques un peu moins mollassonnes. Mais ce n’est peut-être qu’une question d’appréciation personnelle…

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